À la rencontre des beaux arbres de Nîmes

Le caroubier

Texte de Véronique Mure et Francis Bonnefont

Reconnaissable à son feuillage dense et lustré et son port trapu, le caroubier (Ceratonia siliqua) est un petit arbre méditerranéen de la famille des Fabacées (anciennes légumineuses). Son épithète latin, siliqua, fait référence à ses fruits, de longues gousses brunes, caractéristiques de cette famille.
Les caroubes, furent précieuses dans l’alimentation humaine et animale. Parfois utilisées comme substitut au cacao, elles sont riches en nutriments.
Dans nos régions, le caroubier est essentiellement considéré comme arbre d’ornement.

D'où vient-il ?

Originaire du bassin méditerranéen, on le trouve couramment dans les pays bordant la Méditerranée, notamment en Espagne, au Portugal, en Italie, en Grèce, au Maroc et en Turquie, où il supporte sans faillir les étés brûlants. C’est un arbre peu exigeant qui affectionne les sols secs et bien drainés. Il est porteur d’une histoire culturelle et agricole riche. Sa domestication remonte probablement à l’Antiquité protohistorique, au moins à l’âge du Bronze (vers 2000 av. n. e.), voire avant. Il est cité dans des textes anciens et mentionné par des auteurs classiques comme Théophraste (IVe siècle av. n. e.), qui décrit son fruit et ses usages.

Qu'est-ce qui le caractérise ?

C’est un arbre à feuillage persistant, restant vert tout au long de l’année, mais dont les feuilles paripennées sont renouvelées tous les deux ans. Il peut atteindre exceptionnellement 15 mètres de hauteur et sa racine pivotante jusqu’à 18 m de profondeur.
Il a un tronc robuste et des branches étalées formant une large couronne. Les nouvelles branches poussent sans régularité ce qui lui donne un aspect enchevêtré. Le caroubier est un arbre dioïque (il existe des pieds mâles et des pieds femelles) mais certaines rares variétés sont monoïques (les fleurs mâles et femelles sont sur le même arbre). Il fleurit de juillet à novembre.
Ses fruits, les caroubes, sont des gousses allongées, plates et charnues. Elles peuvent mesurer jusqu’à 20 cm de longueur et contiennent une « pulpe » sucrée comestible bien que fibreuse. Une fois séchées, les caroubes sont traditionnellement transformées en une farine sucrée, souvent utilisée comme substitut du cacao dans la préparation de boissons, de pâtisseries ou de confiseries, et parfois incorporée dans des biscuits ou des sirops.
Cette farine sert également d’ingrédient épaississant naturel dans l’industrie agro-alimentaire sous le code E410, notamment pour stabiliser les produits laitiers, crèmes, glaces ou sauces. Du fait du poids remarquablement constant des graines, autour de 0,2 gramme (entre 0,18 et 0,21 g selon les études modernes), les marchands de l’Antiquité les utilisaient comme poids sur les balances de précision. De cette pratique est né le « carat ». Encore aujourd’hui, le carat est l’unité de mesure employée dans le commerce des pierres précieuses (1 carat = 0,2 g).

Les caroubiers sont connus pour leur longévité. Ils peuvent vivre plusieurs centaines d’années, ce qui en fait un symbole de durabilité et de résistance dans leur habitat naturel.
Remarquablement adaptés aux régions arides, ils jouent également un rôle important dans la prévention de l’érosion des sols.

En conclusion avec le texte d’Eugène Fromentin. Lire ici

Un tel arbre existe : Angle de la rue Sergent Triaire et de la rue du Félibre Roumieu

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